Il subsiste dans la région de nombreux vestiges qui nous ramènent plusieurs siècles en arrière. L’ancienne route du Vercors en fait partie. Je trouve toujours émouvant, par comparaison avec toutes les commodités que nous offre notre époque, de nous situer en ces périodes passées au cours desquelles « descendre à Sassenage » ou « monter à Lans » suffisait à évoquer une aventure demandant préparation et précautions.
En ces temps le massif du Vercors était dépourvu d’accès carrossable, hormis au sud par le Col du Rousset et au nord par la vieille route de Sassenage. Les autres voies de communication consistaient en « pas » franchissables à pied lorsque les conditions étaient favorables. La voie montant de Sassenage était donc de la première importance pour les attelages, qui disposaient de relais tels que celui d’Engins sur leur itinéraire.
Au début du siècle les premières automobiles s’enhardissaient à emprunter cette route. Puis venait le temps des excursions automobiles, qui offraient aux premiers touristes un accès motorisé au massif. Les autres routes dites touristiques : Grands Goulets, La Bourne, Les Ecouges, Combe Laval ont été construites à grand frais au début du siècle pour justement offrir des accès médians au massif.
La route démarrait du vieux bourg de Sassenage, derrière le parc du château. Elle empruntait ensuite la route départementale 6b qui monte vers les Côtes de Sassenage. Elle passait au niveau de Pont Charvet sous la route actuelle. C’est sur cette section qu’il est possible de la retrouver en l’état, l’ancienne route se confondant ailleurs avec la route départementale 531 actuelle.
A partir de Pont Charvet la route suit le Furon en s’élevant rapidement pour rejoindre l’ancienne usine électrique. Elle rejoint la route actuelle dans l’épingle très prononcée où se garent habituellement les adeptes de canyoning.
Elle repart immédiatement à gauche de l’épingle pour rejoindre la route moderne sous Les Brets. Elle se confond ensuite avec la route que nous connaissons.