Situé sur la plus haute des communes du Vercors, le village de Saint-Nizier est le point d’entrée le plus praticable sur le Vercors.
Eté 1944
Les Allemands ne s’y sont pas trompés à l’été 1944 ; c’est à cet endroit que sont en effet passées les troupes qui ont investi le massif par le Nord. Les violents combats qu’y ont livré les résistants furent les plus rangés des batailles qui allaient suivre vers l’intérieur, leurs rangs étant alors encore quasiment au complet. Le mémorial construit à St-Nizier rappelle cette histoire. De même que la médaille de la Résistance, distinction décernée par De Gaulle à la Libération, que Saint-Nizier partage avec 17 autres communes françaises.
Jeux Olympiques 1968
Vous trouverez aussi à Saint-Nizier : les fameuses « Trois Pucelles », qu’elles soient trois, quatre ou cinq selon l’angle d’observation ; les restes abandonnés du tremplin olympique des Jeux de l’hiver 1968 qui a du mal à se remémorer la gloire passée ; un très beau panorama sur les Alpes, non loin du site du tremplin. Enfin, les vestiges des voies du tramway qui montait autrefois de Grenoble.
Entièrement construit en béton pour les Jeux Olympiques de 1968, le tremplin est aujourd’hui dans un état de délabrement avancé qui pose problème à la commune.
C’est un tremplin de 90 m, qui permettait aux sauteurs de s’élancer en ayant l’impression de sauter sur Grenoble (que l’on voit en bas sur la photo). Le cascadeur Alain Prieur en fit un usage original en s’y lançant en moto pour enregistrer un saut de plus de 84 m. Ce record inégalé dans la catégorie « fondu ».
Dalloz et Prévost
Une particularité historique de ce tremplin : l’un des architectes du projet est Pierre Dalloz, ami de l’écrivain Jean Prévost, de Sassenage. Dalloz et Prévost ont imaginé en 1941 le plan Montagnard. Ce plan prévoyait d’utiliser le Vercors comme une citadelle imprenable. Y auraient été constituées des unités, avant de les précipiter sur les troupes allemandes : l’idée était celle d’un « cheval de Troie pour troupes aéroportées ». Ce plan ne s’est pas déroulé comme prévu pour de nombreuses raisons, techniques et politiques. Le fait est que les groupes de résistants mal équipés ont dû faire face à l’été 44 à une attaque frontale des Allemands alors que seule une tactique de harcèlement était tenable. Le village de Saint-Nizier supporta à ce titre le premier choc, avant de céder sous la pression allemande ; cet événement marque le début de l’invasion de la « république libre du Vercors » ; la nécropole de St-Nizier en témoigne. L’exécution de représailles contre les habitants, jugés complices des résistants, incita par la suite l’état major à éviter les combats dans les villages.
Mars 2009 – Ce tremplin a été cité récemment par les opposants à la candidature de Grenoble pour les JO de 2018 comme l’un des problèmes posés par le développement de projets pharaoniques, concentrant tout sur l’instant olympique et délaissant ensuite la gestion des à-côté, tel que le devenir des infrastructures dans l’après-jeu. On ne saura jamais à quel point cet argument a porté, le fait est que le projet d’Annecy a finalement été retenu.