La région de la Tarentaise correspond à la haute vallée de l’Isère au dessus d’Albertville. Le relief y est très prononcé. Les routes s’extraient de la vallée en amont par des cols réputés, dont le franchissement n’a été obtenu qu’à la suite de longs et coûteux travaux de terrassement : l’Iseran, le Cormet de Roselend, le Petit Saint Bernard, la Madeleine, sitôt terminés sitôt franchi par le Tour de France, qui a grandement contribué à la notoriété de ces routes.
Le col de l’Iseran est remarquable par l’altitude à laquelle il catapulte la chaussée : 2770 m, en faisant le point de franchissement routier le plus élévé d’Europe. J’ai eu le plaisir de parcourir ces cols mythiques ainsi que les routes d’accès aux stations en vélo, c’est vraiment grandiose. La région est de ce fait un terrain de jeu incroyable pour cyclistes de tout poil.
La Tarentaise est également connue pour le nombre de stations de sports d’hiver mondialement réputées. L’organisation de JO de 92 à Albertville a largement contribué à assoir cette notoriété, permettant de moderniser l’infrastructure routière qui peinait déjà à absorber les chassé-croisés des montées en station. Certaines stations sont parvenues à minimiser l’impact esthétique sur les paysages de haute montagne (si on excepte les remontées mécaniques) : Val d’Isère, Méribel, Pralognan, dans une moindre mesure Courchevel, pour citer les plus importantes, pour lesquelles l’équation était d’autant plus difficile à régler. La solution a été de contruire de petits immeubles entièrement plaqués de bois et pierre de pays, avec toit à deux pentes. C’est au prix du respect de ce strict code d’urbanisme qu’on a pu éviter les ravages du bétonnage apparent.
Malheureusement, ce choix n’a pas prévalu partout : décision délibérée ou imposée par manque de budget ? Des stations comme Tignes, Val Thorens, Les Menuires sont autant d’insultes au cadre environnant. Des délires d’architectes ont poussé un peu loin la provocation en plantant délibérément des styles d’habitation en opposition avec le paysage alentour. C’était certainement la tendance de l’époque 70. Cette rupture est d’autant plus criante l’été, lorsque ces mastodontes urbains surgissent au virage au milieu des alpages que l’on fait grand effort à imaginer vierges. Ces stations sont dépourvues d’âme, d’esprit de village, les rues ne sont formées que par le dédale d’immeubles … Ces grands ensembles ne prennent vie qu’une fois la neige venue. A la belle saison je trouve ces lieux sinistres et sans vie. Parmi les nombreux bars et restaurants ciblant principalement la clientèle anglo-saxonne, pas un d’ouvert, ce qui ajoute à l’ambiance de lieu fantôme. Les architectes tentent maintenant de revenir à un style plus traditionnel.
D’autres stations comme La Plagne ont emprunté une voie médiane en plaquant de bois … des tours de 17 étages. Le résultat est massif, et le béton transpire sous les bardages, qui n’amènent finalement au style que la couleur de la lasure. C’est dommage, d’après ce que j’ai lu la station avait été pensée dans un certain style, mais les sirènes du tourisme de masse ont peu à peu détourné les maires qui se sont succédés du projet originel. Certains hameaux reviennent à un style plus rustique, mais malheureusement ce sont les tours qui donnent la tonalité à l’architecture des lieux.
Mon propos n’est pas de jeter la pierre. Je constate simplement que des choix diamétralement opposés ont été opérés par le passé, et que certains choix ont accouché de projets qu’il est difficile aujourd’hui de qualifier d’esthétiquement réussis, au sens de l’intégration dans le paysage qui était là avant que les promoteurs n’entrent en piste.
A destination des amateurs de vélo : vous trouverez sur cette page des descriptifs de circuits vélo route à partir de Méribel ou des environs.